Lorsqu’on est artisan du bâtiment, on sait qu’un chantier ne se résume pas seulement au travail sur place. La partie administrative a son importance, surtout quand il s’agit de se protéger et de sécuriser sa trésorerie. L’une des étapes clés avant de démarrer un projet est souvent de demander un acompte à votre client. Et pour ça, pas de place à l’improvisation : il faut rédiger une facture d’acompte claire et conforme à la loi.
Dans cet article, on vous explique pourquoi elle est essentielle, quelles mentions inclure et comment calculer le montant.
Pourquoi faire une facture d’acompte ?
Un acompte est une avance versée par le client avant le début des travaux. Il ne s’agit pas d’un simple “arrhes” (que le client peut annuler sous conditions), mais bien d’un engagement ferme de la part du client et de l’artisan.
Pourquoi demander un acompte ?
- Sécuriser votre trésorerie : l’acompte permet de couvrir une partie des frais avant même de commencer le chantier (achat de matériaux, mobilisation de votre équipe…).
- Confirmer l’engagement du client : le paiement d’un acompte valide la commande et prouve que le client est prêt à vous confier le chantier.
- Planifier plus sereinement : une fois l’acompte encaissé, vous pouvez organiser vos approvisionnements et votre planning sans craindre un désistement de dernière minute.
💡 Bon à savoir : en France, la loi n’impose pas de montant fixe pour un acompte, mais en pratique, dans le bâtiment, il se situe souvent entre 20 % et 40 % du montant total des travaux.
Les mentions obligatoires d’une facture d’acompte
Une facture d’acompte doit contenir les mêmes mentions légales qu’une facture classique, mais avec quelques précisions supplémentaires.
Voici la checklist des informations à inclure :
- Vos informations (l’artisan)
- Nom de l’entreprise ou raison sociale
- Adresse
- Numéro SIRET / SIREN
- Numéro de TVA intracommunautaire (si applicable)
- Coordonnées de contact (téléphone, email)
- Les informations du client
- Nom et prénom (ou raison sociale s’il s’agit d’une entreprise)
- Adresse complète
- La date de la facture
- Date d’émission de la facture d’acompte
- Date prévue du règlement (ou délai de paiement)
- Le numéro de facture
- Il doit suivre votre numérotation chronologique habituelle, même pour un acompte.
- La référence au devis signé
- Mentionnez le numéro et la date du devis correspondant.
- Le montant de l’acompte
- Indiquez clairement le montant hors taxes, le montant de la TVA, et le montant TTC.
- La mention “Facture d’acompte”
- Écrivez-la clairement en haut de la facture pour éviter toute confusion.
- Conditions de règlement
- Modalités de paiement acceptées (virement, chèque, carte…).
- Pénalités de retard éventuelles.
💡 Astuce : utiliser un logiciel de facturation pour artisans (comme Tolteck) permet de générer automatiquement des factures d’acompte conformes, sans risque d’oubli.
Comment calculer et présenter le montant de l’acompte
Le montant de l’acompte n’est pas fixé par la loi, mais il doit être proportionnel aux travaux à réaliser et discuté à l’avance avec le client.
Méthodes courantes :
- Pourcentage du devis : le plus fréquent, entre 20 % et 40 %.
- Montant fixe : utile pour les petits chantiers ou les dépannages.
Exemples :
- Un chantier de rénovation à 15 000 € TTC : acompte de 30 % → 4 500 € TTC.
- Un dépannage plomberie à 300 € TTC : acompte de 100 € TTC.
Quelques conseils pour éviter les litiges :
- Toujours mentionner le montant et les conditions de l’acompte dans le devis.
- Éviter de demander un acompte trop élevé qui pourrait inquiéter le client.
- Ne commencez pas les travaux tant que l’acompte n’a pas été encaissé.
💡 Rappel fiscal : l’acompte est soumis à la TVA dès qu’il est encaissé, même si les travaux ne sont pas encore réalisés.
Bonnes pratiques pour une facture d’acompte claire et professionnelle
- Une facture bien rédigée inspire confiance et montre votre sérieux. Voici quelques bonnes pratiques à suivre :
- Soyez clair dans le titre : “Facture d’acompte – Devis n°XXXX”.
- Indiquez le solde restant dû après paiement de l’acompte (ça aide le client à visualiser).
- Mettez en valeur vos coordonnées pour faciliter le contact en cas de question.
- Ajoutez votre logo et soignez la présentation : une facture bien présentée reflète le professionnalisme de votre entreprise.
- Privilégiez le format PDF pour éviter toute modification et garantir la lisibilité.
💡 Astuce : même pour un document administratif, utilisez un langage clair, sans jargon, pour que le client comprenne exactement ce qu’il paie.
Et après ? Le lien avec la facture finale
Une fois l’acompte encaissé et le chantier terminé (ou à l’avancement des travaux), il faudra émettre la facture finale.
Comment procéder ?
- Sur la facture finale, mentionnez le montant total du chantier, puis déduisez l’acompte déjà payé.
- Conservez toutes les factures d’acompte avec le devis signé dans vos archives, au moins 10 ans.
- Assurez-vous que la TVA a été correctement déclarée au moment de l’encaissement de l’acompte.
💡 Astuce : si le chantier dure plusieurs mois, il est possible d’émettre plusieurs factures d’acompte au fur et à mesure de l’avancement, puis de solder avec une facture finale.
En résumé
Rédiger une facture d’acompte n’est pas compliqué, mais il faut être rigoureux. Elle doit contenir toutes les mentions obligatoires, refléter le montant convenu avec le client, et être claire pour éviter les malentendus.
En suivant les conseils de cet article et en utilisant un modèle adapté, vous gagnerez en professionnalisme, en sérénité… et en trésorerie.