Vous êtes artisan dans le bâtiment et vous entendez souvent parler du label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) ? Ce signe de qualité est devenu presque indispensable pour décrocher certains chantiers, en particulier dans la rénovation énergétique. Mais comment l’obtenir ? À qui s’adresser ? Combien ça coûte ? Et est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
Dans cet article, on vous explique pas à pas comment devenir artisan RGE, sans jargon technique, et surtout sans y passer des heures. Que vous soyez auto-entrepreneur, à votre compte depuis longtemps, ou que vous envisagiez de vous lancer, ce guide est fait pour vous.
Pourquoi devenir artisan RGE ?
Depuis plusieurs années, la mention RGE : Reconnu Garant de l’Environnement est devenue incontournable pour les artisans du bâtiment. Mais pourquoi un tel engouement autour de ce label ?
La raison principale : l’accès aux aides financières pour les clients. Pour qu’un particulier puisse bénéficier de dispositifs comme MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro ou encore certaines primes CEE, il doit obligatoirement faire appel à une entreprise certifiée RGE. Autrement dit : pas de RGE, pas d’aides pour le client, et donc un risque de perdre des chantiers.
Mais ce n’est pas tout. Être RGE, c’est aussi :
- Se démarquer de la concurrence
- Renforcer la confiance des clients
- Montrer son engagement pour des travaux de qualité et respectueux de l’environnement
- Accéder à des appels d’offre publics ou privés conditionnés à la certification
Bref, que vous soyez électricien, chauffagiste, couvreur, maçon, ou encore menuisier, devenir RGE est aujourd’hui un vrai atout commercial.
Les conditions à remplir pour devenir RGE
Avant de se lancer dans les démarches, il faut savoir que toutes les entreprises ne peuvent pas devenir RGE du jour au lendemain. Certaines conditions doivent être remplies, notamment :
1. Exercer une activité éligible
Le RGE n’est pas une certification unique, mais un ensemble de qualifications, attribuées en fonction du type de travaux réalisés. Voici quelques exemples :
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Qualibat RGE : pour les travaux d’isolation, de menuiserie, de couverture, etc.
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Qualit’EnR (QualiPAC, QualiBois, QualiSol, etc.) : pour les énergies renouvelables (pompes à chaleur, chaudières bois, panneaux solaires…)
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Qualifelec RGE : pour les installations électriques liées aux économies d’énergie
Il faut donc identifier le ou les domaines dans lesquels vous souhaitez obtenir la mention RGE.
2. Avoir au moins une personne formée
L’entreprise doit disposer d’au moins un référent technique formé et validé dans le domaine concerné. Cette formation est obligatoire, même pour les artisans expérimentés.
3. Avoir réalisé au moins deux chantiers dans le domaine demandé
Ces chantiers doivent être récents, conformes aux règles de l’art, et documentés (factures, photos, devis, etc.). Ils servent à prouver votre compétence pratique.
Les étapes concrètes pour obtenir la certification RGE
Étape 1 : choisir l’organisme de qualification adapté
En fonction de votre spécialité, vous devez vous adresser à un organisme reconnu. Voici les principaux :
- Qualibat : pour les travaux de rénovation énergétique « classiques »
- Qualit’EnR : pour les installations EnR (PAC, solaire, bois, etc.)
- Qualifelec : pour les travaux électriques
- Cequami ou Certibat : pour les rénovations globales
Chaque organisme a ses propres conditions et grilles d’évaluation, mais les grandes lignes restent similaires.
Étape 2 : suivre une formation agréée
Vous (ou votre référent technique) devrez suivre une formation certifiante, adaptée au domaine de travaux visé. La durée varie entre 2 à 5 jours selon les cas. Elle est parfois finançable (par exemple via votre OPCO ou le CPF).
Ces formations portent à la fois sur :
- La réglementation thermique
- Les bonnes pratiques professionnelles
- La sécurité
- Et parfois, la relation client ou la gestion administrative
Étape 3 : constituer un dossier de demande
Une fois formé, vous devez déposer un dossier complet auprès de l’organisme choisi. Il doit contenir :
- Un extrait K-bis ou justificatif d’immatriculation
- Des attestations d’assurance (RC Pro, décennale)
- Le certificat de formation du référent
- Des justificatifs de chantiers réalisés
- Un engagement à respecter la charte RGE
- Parfois un manuel qualité ou un guide interne des procédures
Étape 4 : audit et décision
Dans la majorité des cas, un audit de vos chantiers sera réalisé :
- Soit sur pièces, à distance
- Soit sur site, en se rendant directement sur un de vos chantiers
Si tout est conforme, la certification est délivrée pour 4 ans, avec un suivi annuel. Un nouvel audit est obligatoire au bout de 2 ans.
Le coût de la certification : un investissement à prévoir
Devenir RGE a un coût, qu’il faut anticiper. Il dépend :
- De l’organisme de certification
- Du domaine de travaux
- De la taille de votre entreprise
En moyenne, il faut compter :
- 800 à 1 200 € pour la formation
- 300 à 1 500 € pour la certification initiale
- Puis un coût annuel de suivi (variable selon l’organisme)
Certaines aides sont possibles :
- OPCO (organismes de financement de la formation professionnelle)
- Régions ou chambres des métiers, qui peuvent proposer des accompagnements
- Crédit d’impôt formation du dirigeant
Même si ce n’est pas négligeable, cette dépense est souvent vite amortie grâce à l’accès à de nouveaux marchés et à la confiance accrue des clients.
Ce qu’il faut savoir une fois certifié
La certification RGE n’est pas acquise à vie. Pour la conserver, il faut :
- Réaliser un suivi annuel (contrôle documentaire, déclarations d’activité…)
- Accepter un audit de surveillance au bout de 2 ans
- Maintenir la compétence technique (veille réglementaire, mises à jour…)
En cas de non-conformité, l’organisme peut vous demander de corriger les écarts… voire suspendre ou retirer votre qualification.
Il est donc essentiel de :
- Continuer à bien documenter vos chantiers
- Tenir à jour vos assurances, documents, formations
- Informer l’organisme de tout changement dans votre entreprise (adresse, statut, personnel, etc.)
Enfin, n’oubliez pas de mettre en avant votre certification RGE :
- Sur votre site internet
- Dans vos devis et factures
- Sur votre véhicule, vos cartes de visite
- Et bien sûr : en l’indiquant sur l’annuaire FAIRE, qui recense les pros RGE
Conclusion : se lancer, c’est se projeter
Devenir artisan RGE, ce n’est pas juste « cocher une case ». C’est s’engager dans une démarche qualité, qui valorise votre savoir-faire et sécurise vos clients.
Cela demande un peu de temps, d’argent, et d’organisation, mais les bénéfices sont clairs :
- Plus de chantiers
- Moins de négociations sur les prix
- Une image renforcée
- Et un rôle actif dans la transition énergétique
Que vous soyez auto-entrepreneur ou gérant d’une TPE, que vous commenciez ou que vous ayez 20 ans d’expérience, le RGE est à votre portée. Il ne vous reste plus qu’à choisir le bon organisme, planifier votre formation, préparer votre dossier, et passer à l’action. Et si vous avez besoin d’aide, de nombreuses chambres des métiers et organisations professionnelles peuvent vous accompagner dans les démarches.
Et pour simplifier la gestion de vos devis, factures, attestations RGE ou encore le suivi de vos chantiers, pensez à utiliser un outil comme Tolteck. Conçu pour les artisans du bâtiment, il vous fait gagner du temps et vous aide à rester à jour, surtout dans un cadre réglementé comme celui du RGE.