Les artisans du bâtiment ne cessent de s’indigner contre la politique menée par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron. En effet, l’apparition potentielle de plateformes proposant dépannages ou travaux de rénovation – l’ubérisation du bâtiment – a largement secoué le secteur de l’artisanat du bâtiment. Pour lutter contre les effets pervers d’une potentielle « ubérisation » de leur secteur, les artisans du bâtiment souhaitent élever leur domaine de compétence et intensifier leur présence sur Internet.

L’ubérisation, qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient ?

Les débuts de l’ubérisation

Les spécialistes désignent les années 2000-2010 comme le début de « l’ère UBER ». Il semblerait qu’aujourd’hui, le modèle d’entreprise que représente Uber soit répandu à tous les secteurs d’activité de notre société : hôtellerie (AirBnB), chauffeurs privés (Heetch), notariat (Testamento)…
Le modèle séduit en effet de plus en plus d’entreprises, comme en témoigne l’investisseur Marc Simoncini, jadis créateur du site de rencontres Meetic : « Dans un tiers des demandes d’investissement que je reçois, le business model est basé sur de l’ubérisation.”

L’émergence d’un nouveau modèle

L’émergence de ce nouveau modèle pose ainsi de nombreuses questions, à l’échelle économique mais également sociale. En quoi est-ce un nouveau modèle d’entreprise et pourquoi est-ce devenu un concept économique ? Quels sont les enjeux associés ? Quels sont les contours de l’« ubérisation » et jusqu’où peut-elle s’étendre ? Par quoi a-t-elle été rendue possible ? Faut-il en avoir peur ? L’ubérisation du bâtiment est donc au coeur des préoccupations des artisans aujourd’hui.

Trois grands facteurs explicatifs

Autant de questions concentrées dans ce néologisme utilisé pour la première fois par Maurice Levy, PDG de Publicis, en décembre 2014 lors d’une interview pour le Financial Times. Il évoque en effet l’émergence de ce nouveau modèle économique que l’on qualifie souvent d’ « économie collaborative », d’« économie de partage », de « on-demand economy » ou encore de mode de production « C2C ».
L’ubérisation désigne de manière générale un changement rapide des rapports de force grâce au numérique (source : http://www.uberisation.org/fr ). La transformation des rapports de force dont il est question consiste en l’absence totale d’intermédiaire entre le client et le prestataire. Cette tendance résulte essentiellement de trois grands facteurs :
– L’essor du numérique
– La recherche du meilleur service par le biais de l’expérience du consommateur
– Le besoin de liberté et d’indépendance

Dès lors, il paraît légitime de s’interroger sur l’impact de l’ubérisation pour le statut d’artisan du bâtiment ? S’agit-il d’une opportunité ou d’une fatalité ?

Ubérisation du bâtiment : opportunité ou fatalité pour le statut d’artisan ?

 Un constat: une rigidité numérique en France

Suite au constat du ministre E. Macron quant à la « rigidité » du numérique français, celui-ci souhaite faciliter l’activité des personnes qui engagent leur activité dans la transformation numérique.
Dès lors, cette ubérisation de l’économie conduit-elle à supprimer les normes d’exigence en terme de qualification ? s’inquiète Patrick Liébus, président du CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment). Ce dernier, inquiet de la réduction du niveau de qualification exigé pour s’installer comme artisan, reproche à ce projet de loi un risque de déstabilisation du monde entrepreneurial français, et plus particulièrement un risque de déstabilisation du tissu des TPE liées à l’artisanat. Les métiers du bâtiment seraient donc les premières victimes de cette mesure.

Une crainte: réduire le niveau de qualification des artisans du bâtiment

Selon la CAPEB, en adoptant cette mesure, le gouvernement opterait pour la solution « de facilité » : la suppression de qualifications. Certes, les jeunes trouveraient du travail, mais au détriment d’un certain niveau d’exigence. Le niveau de formation serait allégé de sorte à offrir un emploi à chaque artisan. Il deviendrait dès lors possible de recruter un jeune maçon sans formation ni qualification. C’est notamment la position qu’adopte la FEDEAE (fédération des auto-entrepreneurs).
Pourtant, le secteur de l’artisanat et plus particulièrement celui de l’artisanat du bâtiment, ne peut se permettre d’abaisser le niveau de qualification. C’est pourquoi la CAPEB a proposé à Bercy une alternative : optimiser les ressources pour embaucher les jeunes artisans tout en maintenant le niveau de formation de ces mêmes artisans.
En effet, selon la CAPEB, il est tout à fait pensable de créer une catégorie d’artisans du bâtiment indépendants en prise avec le numérique. Mais ceci ne doit pas s’accompagner d’une baisse de qualité et de capacité des professionnels. Ainsi, la CAPEB a entamé l’expérimentation d’une plateforme pour défendre les intérêts des artisans.

Ainsi, l’ubérisation du bâtiment s’apprête à être contrecarrée par deux initiatives majeures de la part des artisans : élevée leur niveau de compétence et intensifier leur présence sur Internet.

 

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